Frémissements sur le marché brassicole français
Auteur : Emmanuel Gillard - Publié le 26 mars 2012
 

Avec 1904 bières françaises différentes dégustées, je pense être un bon baromètre de ce qui se passe sur le marché brassicole hexagonal depuis une vingtaine d’années. Pour chaque bière, je donne une note sur dix reprenant à la fois le plaisir que j'ai eu lors de la dégustation (note de plaisir) et l'adéquation des caractéristiques de la bière à celles attendues pour un produit appartenant au même style (note de dégustation). A partir de 8 sur 10, je considère qu’une bière est suffisamment intéressante pour être dégustée à nouveau.

La moyenne des bières françaises est de 7,75 sur 10. J’ai donc comparé l’évolution de cette note sur les trois dernières années et c’est là que ça devient intéressant : 7,76 en 2009, 7,79 en 2010 et 7,82 en 2011. Il y aurait donc un frémissement positif en la matière. Et oui, je le confirme, de plus en plus de jeunes brasseries osent enfin sortir des sentiers battus. Aseptisé par des décennies de domination de quelques gros acteurs, le marché brassicole change en offrant enfin un peu plus de diversité. Souvent, les brasseurs artisanaux se démarquaient des multinationales par leur ancrage local. Insuffisant! Ce n’est que depuis quelques années que l’on trouve des produits diversifiés par leur recette (barley wine, india pale ale,…), les ingrédients (houblons américains, néo-zélandais,…) ou encore le degré d’alcool avec des bières qui flirtent fréquemment avec les 10% d’alcool en volume.

D’accord, il s’agit de chiffres qui ne proviennent que d’une seule personne. La tendance est pourtant positive. Il ne reste plus qu’à régler le problème chronique des bières infectées et celui d’un service pression souvent déficient. Mais bon, ne gâchons pas notre plaisir!