Evolution du nombre de
brasseries françaises en activité De 2015 à 2024, revivez les spéculations
relatives à l'explosion du nombre de brasseries en France : La France comptait 3.360 brasseries en 1903, sans compter les brasseries situées en zone Alsace-Lorraine, et produisait 11 millions d'hectolitres. Combien restait-il de sites de production dans les années 80… une trentaine à peine. La France est alors envahie de produits standardisés, pasteurisés, qui ne différent réellement que par le packaging associé. Mais combien de temps cela pouvait-il durer? Comment imaginer que le consommateur allait se satisfaire de cette situation? Pourquoi la brasserie n'aurait pas suivi le mouvement global des autres secteurs agro-alimentaires, le retour à un produit simple, naturel et artisanal, élaboré en petite quantité et disponible le plus souvent à l'échelle locale? Surfant sur un phénomène mondial qui a vu se multiplier les brasseries comme des petits pains (aux USA, en Nouvelle-Zélande, au Danemark,…), on ne peut que se réjouir de voir l'histoire recommencer avec un retour aux structures du XVIIIème siècle, par la création de micro brasseries. Vous trouverez toutes les informations sur cette renaissance dans mon ouvrage "La bière en France" que vous pouvez télécharger dans la section E-books de ce site.
En décembre 2015, j'avais utilisé toutes les données dont je
disposais pour créer un graphique représentant l'évolution du nombre
de brasseries en activité depuis le début du 21ème siècle.
La courbe en bleu représentait l'évolution du nombre d'unités de
production de décembre 1998 à décembre 2015. Chaque point de mesure
était associé à une marge d'erreur que j'estimais à 5%. J'avais
voulu compléter ces données avec une courbe de tendance (trait vert)
et il apparaissait clairement qu'une courbe exponentielle collait
parfaitement à l'évolution, puisque j'obtenais un indice de
détermination proche de 1.
En 2017, Brasseurs de France estimait que la France était le
troisième pays européen en nombre de brasseries.
De nouveau, en décembre 2017, je faisais l'exercice de mise à
jour de ma courbe d'évolution du nombre de brasseries françaises en
activité. Nous restions sur une courbe de tendance polynomiale
d'ordre 4 qui prévoyait de franchir le cap des 2000 brasseries en
mars 2020.
En
décembre 2018, nous restions encore sur une courbe de
tendance polynomiale d'ordre 4 qui prévoyait cette fois de franchir le
cap des 2000 brasseries en juillet 2020.
En mars 2019, Maxime Costilhes, délégué général de Brasseurs de France, affirmait : "En 2018, le flot de nouvelles microbrasseries n’a jamais été aussi fort. Nous sommes passés en un an de 1 100 à 1 600 microbrasseries. En 2017, le rythme de créations était d’une tous les deux jours. Il a encore augmenté en 2018 et dépasse le seuil d’une par jour". Cette tendance se matérialise par le graphique suivant, faisant la distinction entre microbrasseries et brasseries :
En juin 2019, le Syndicat National des Brasseurs Indépendants avançait un chiffre de cinq créations de brasserie par semaine.
En décembre 2019, la courbe de tendance
(polynomiale d'ordre 4) anticipe le passage à 2000 brasseries en
octobre 2020. Le report progressif de la date prévue pour atteindre le cap des 2000 brasseries françaises en activité semble montrer les premiers signes d'essouflement dans l'augmentation continue du nombre d'unités de production. Ainsi, s'il était prévu d'atteindre les 2000 unités en novembre 2019 lors de mon estimation de la fin de l'année 2016, la prévision réalisée fin 2019 montre qu'il faudra attendre aux environs d'octobre 2020 pour aboutir à ce chiffre. En décembre 2020, le cap des 2000 brasseries françaises en activité a été dépassé. Malgré les impacts de la pandémie mondiale, la dynamique de création d'entreprise dans ce secteur reste impressionnante. Une courbe de tendance basée sur une polynomiale d'ordre 4, présentant un coefficient de détermination proche de 1, nous suggère dorénavant que nous atteindrons 3000 unités de production en novembre 2022.
En décembre 2021, alors que la France est en pleine cinquième vague de COVID-19, l'évolution du nombre de brasseries françaises en activité continue de montrer une belle dynamique, avec 2292 unités de production réparties sur le territoire national. La courbe de tendance basée sur une polynomiale d'ordre 4, présentant un coefficient de détermination proche de 1, nous indique que nous devrions atteindre les 3000 unités de production en mars 2023.
En décembre 2022, le cap des 2500 brasseries françaises en activité a été dépassé. Malgré les impacts de la pandémie mondiale et de la guerre en Ukraine, la dynamique de création d'entreprise dans ce secteur reste importante. Une courbe de tendance basée sur une polynomiale d'ordre 4, présentant un coefficient de détermination proche de 1, nous suggère dorénavant que nous atteindrons 3000 unités de production en novembre 2023.
Le report progressif de la date prévue pour atteindre le cap des 3000 brasseries françaises en activité, qui est passé de novembre 2022 à novembre 2023 en trois ans, montre un léger essoufflement de la dynamique de création de brasseries.
En janvier 2024, nous atteignons 2589 brasseries en activité, mais l'on constate la création d'un plateau qui semble indiquer une prochaine stabilisation du nombre de brasseries. La courbe de tendance montre pour la première fois une pente inférieure à 1, ce qui éloigne la perspective d'atteindre les 3000 unités de production.
Ces données prennent une autre dimension lorsqu'on y ajoute les chiffres du 20ème siècle.
On distingue alors une belle courbe en U. L'effondrement observé sur les 20 premières années du 20ème siècle, lié en partie à la première guerre mondiale qui entraina la disparition d'environ 2000 unités de production, est compensé sur les 20 premières années du 21ème siècle avec les nombreuses créations provenant du renouveau des microbrasseries françaises. Le soubresaut provoqué par la deuxième guerre mondiale est également bien visible, ainsi que les regroupements réalisés dans la foulée. Ces fusions ont permis de mutualiser les dommages de guerre afin de produire en fermentation basse, les investissements à consentir étant énormes : nouveaux équipements, nécessité de maîtrise du froid industriel,… De ce fait, les années 1960-1990 apparaissent comme un électrocardiogramme plat, alors même que les rachats et les fusions battaient leur plein, aboutissant à la création de trois grands groupes qui dominent encore actuellement le marché français en matière de volume de production.
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